tout d'abord faisons les présentations
je suis actuellement en 1° année de master professionnel spécialité créateur de produits multimédia artistiques et culturels à l'université Rennes 2
cette année nous devons constituer un projet de "recherche" pratique et théorique
je crée ce blog pour constituer la base de mon projet pratique qui se révèle être une collecte d'informations pour créer une sorte de base de données.
ces informations sont le point de départ de mon travail et c'est pourquoi j'ai besoin d'une participation de la part de tous les visiteurs.
mon projet est le suivant :
je vais afficher ici des taches d'encre que j'aurai pris soin de faire
ce que je vous demande c'est dans la partie commentaire me dire ce que vous apercevez dans cette tache.
mon travail consiste à montrer que pour un nombre d'individus voyant la même tache il y aura autant d'interprétations différentes.
ce n'est pas à une fin psychanalytique que je fais ça, vos commentaires peuvent tout aussi bien être anonyme, ce qu'il me faut c'est juste de la matière pour mener à bien mon projet.
pour que vous puissiez comprendre un peu mieux mon projet je vous poste le texte que j'ai écris pour expliquer mon projet.
Claire Hamoniaux
LA TACHE
Pour moi, un tableau est constitué de taches, comme une image numérique est composée de pixels, la tache est à l’origine de l’image picturale. Certains mouvement artistiques l’ont montré plus que d’autres, nous pouvons citer les futuristes qui par l’agencement de ces taches ou touches montraient les corps en mouvement, la dispersion des rayons lumineux dans l’espace, les impressionnistes qui agençaient leurs taches colorés en fonction de la couleur, l’ombre ou la lumière qu’ils voulaient retranscrire sur la toile. Mais c’est le dripping de Pollock que je retiendrai ici pour mon explication. En effet ces taches, ces coulures de peinture sont complètement abstraites elles ne figurent rien ou n’imitent rien, c’est dans cette logique que mon projet prend sa source.
C’est en partant d’un travail effectué en 3°année de licence que je me suis intéressée au coté psychologique et sociologique de la tache.
Ce travail mettait en scène 32 peintures, toutes abstraites, à propos desquelles j’avais questionné une trentaine de personnes pour qu’ils me disent ce qu’ils apercevaient dans ces peintures. Le résultat était très étonnant car pour une même image il y avait autant d’interprétations que de personnes interrogées. Comme des personnes regardant les nuages et essayant de distinguer des formes connues, ou comme Leonard de Vinci devant les marbrures ou même Pollock devant ses propres tableaux.
Toutes ces interprétations ne sont pas s’en évoquer le rapport de mon travail au test de Rorschach.
L’expérience du spectateur est un point primordial pour mon travail. C’est à partir d’avis, de sentiments, de réflexions et de récits de leur part que mon travail va débuter. Et c’est aussi grâce à cette expérience qu’il va se poursuivre.
Le point de départ c’est la tache, et pour mon travail je pense que ce seront des taches d’encre, car l’encre se trouve plus fluide et a beaucoup plus d’effets (transparence, superposition, délimitations nettes,…) que la peinture.
L’idée première de mon travail est de constituer une sorte de base de données, d’avis de différentes personnes face à plusieurs taches. La question est : comment rendre cette chose « plastique » et « multimédia ». Ma première pensée était de constituer un site internet qui serait en quelque sorte un panorama de taches, plus ou moins classées, et le visiteur pourrait ajouter son avis, ses sentiments, ses visions par rapport aux taches. Le tout ressemblant au final à une liste de taches auxquelles serait associée une liste de mots, phrases ou expressions déposés là par le visiteur.
Le problème avec cette solution c’est que le coté plastique du travail est simplement réduit à la confection des taches, le reste étant une collecte d’informations textuelles. L’interactivité entre le visiteur et le travail est alors très limitée.
La seconde idée sur laquelle je me suis alors dirigée consiste plus à mettre en scène les informations collectées. Cela consistera à faire un grand assemblage de toutes mes taches, une sorte de paysage de taches. Il y a une chose qu’il est possible de créer avec le logiciel flash, un zoom dans l’image. Alors dans un premier temps nous serions devant une image, je ne sais pas encore quelle sorte d’image cela sera, puis nous pourrions zoomer dans cette image, alors nous distinguerions que cette image est en réalité constituée d’une multitude de taches, en zoomant plus sur ces taches on pourrait se rendre compte que ces taches sont en fait des mots formant la tache, et ces mots seraient en fait les visions et avis, sous forme de mots, que j’aurai recueilli par rapport à cette tache.
Ce dispositif permet d’utiliser toutes ces données collectées à fin de créer des images.
J’ai pensé collecter tous ces avis de personnes à l’aide d’un blog car je pense qu’il est plus simple aujourd’hui de demander à une personne que l’on connait ou pas de donner son avis sur un dispositif facile à mettre en œuvre dans un premier temps, mais aussi facile à mettre à jour mais surtout facile d’accès. La personne interrogée peut alors répondre quand elle veut et d’où elle veut. Le visiteur peut alors voir le travail dans son ensemble mais aussi voir les avis d’autres personnes, il peut prendre le temps de comprendre le dispositif auquel vise cette collecte de « mots ». L’avantage du blog c’est que son adresse peut être diffusée à tous mes contacts dans un premier temps puis aux contacts de mes contacts et ainsi de suite. Il peut aussi être diffusé grâce à des sites d’échanges tels que Facebook. Un autre avantage du blog c’est qu’il permet d’avoir un flux continu de personnes venant le visiter, un avantage par rapport au mail car une fois envoyé les destinataires répondent ou pas et il n’y a pas de suivi, pas d’échanges.
Et si personne ne vient donner son avis ?
Il faudra alors trouver d’autres moyens de diffusion, de communication (une campagne de pub avec placardage d’affiches ?). Car il faut un minimum d’avis sur une tache, ce minimum étant fixé par rapport à la constitution de la tache, si elle est fine, épaisse, large, etc.
Un autre de mes travaux de licence était de constituer une empreinte digitale, plus particulièrement recréer les lignes de l’empreinte avec une phrase répétée. Cela m’amène à me questionner sur quelle police de caractère utilisée pour « créer » les taches. Il faut qu’elle ai assez de corps pour que de loin on ne puisse distinguer que la tache.
La question d’échelle est alors à prendre en compte. Combien de taches faire pour constituer cette image, est ce que c’est un travail évolutif ? Est ce que l’image doit toujours continuer à se construire ou alors partir sur une série d’image ? Et à quoi doit ressembler cette « image globale » de toutes les taches ? Est ce que cela reste une énorme tache ou est ce que ça constitue une image figurative (ou pas) ou alors un texte, un mot, une citation ? Manuskript d’Eric Lanz est alors à citer dans le cadre de l’écriture reconstitué par ces taches. L’encre utilisée pour faire les taches pourrait alors rappeler l’encre utilisée pour écrire.
Une autre question à se poser : noir et blanc ou couleur ? Aujourd’hui je penche du coté du noir et blanc car cela rendrait les choses plus simple dans l’optique de création d’une image avec différentes valeurs et tonalités.
Quant à « l’exposition » de mon travail j’ai quelques pistes mais je pense que ça s’affirmera quand j’aurais commencé le dispositif. Je ferai celui-ci sous flash. La possibilité du site internet s’impose donc, je pense qu’un site peut être utile quant au contenu évolutif du travail, sa mise à jour. Un cd-rom demande une forme aboutie du travail, mais il permet aussi de faire plusieurs versions (différentes phrases, images, composées grâce aux taches) et de concevoir un packaging, d’avoir un réel objet entre les mains. Une projection en salle posera un problème d’interactivité entre le spectateur et le travail qui demande à être manipulé (fonction de zoom) il faudrait alors penser à un dispositif.
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